La sage-femme : pour quelles raisons aller la consulter ?

Le métier de sage-femme fait partie des quatre professions médicales reconnues. Ainsi, médecin, chirurgien-dentiste, pharmacien et sage-femme sont des métiers qui appartiennent à la même catégorie : les professions médicales. Vous ne le saviez-pas, n’est-ce pas ? On ne vous en veut pas ! Dans l’inconscient collectif, la profession de sage-femme aurait tendance à appartenir à la catégorie des professions dites paramédicales, au même titre que celles d’infirmier ou de kiné par exemple. Et pourtant… L’acte de l’accouchement, c’est quand même un sacré truc, non ? Le pire dans tout ça ? L’accouchement n’est qu’une seule des missions parmi tant d’autres qui sont confiées aux sages-femmes. Et la plupart du temps, ça non plus, les gens ne le savent pas. Le conseil de l’ordre des sages-femmes les définit comme telles : les sages-femmes sont «Dotées d’un pouvoir de diagnostic et d’un droit de prescription, [elles] forment une profession médicale à compétences définies. Le champ d’intervention des sages-femmes auprès des femmes et des nouveau-nés en bonne santé est établi par le code de la santé publique (articles L4151-1 et suivants du Code de la santé publique). » Aujourd’hui, on ne va pas vous inviter à lire le code de la santé publique, on vous propose plutôt de découvrir dans cet article les compétences de la sage-femme et les raisons pour lesquelles vous pouvez faire appel à elle. Car non, une sage-femme, aussi belle soit la mission de faire naître les bébés, ne fait pas que ça !

La sage-femme assure le suivi de grossesse

“Ah bon, elle peut faire ça ta mère ? Mais c’est un gynécologue qu’on va voir pour ça, non ?” Alors oui, et non ! Pour une grossesse dont le déroulé ne présente aucune difficulté particulière, la sage-femme est tout à fait en mesure de vous accompagner du début jusqu’à la fin. Spoiler alert : pour ma grossesse, en neuf mois, je n’ai vu aucun gynécologue ! Outre le fait qu’il est impossible d’en trouver un à l’heure actuelle dans ma région, je n’en ai pas eu besoin puisque ma grossesse était non pathologique et qu’une sage-femme avait absolument toutes les compétences pour m’accompagner. 

Ainsi la sage-femme assure différentes missions au cours de ces neuf mois (et avant aussi, si vous avez déjà lu nos précédents articles, mais ne mélangeons pas tout !) : 

• Elle assure le diagnostic de la grossesse et sa déclaration auprès des organismes compétents
• Elle réalise des prescriptions médicales et biologiques ainsi que des examens
• Elle propose des consultations de prévention
• Elle peut organiser l’entretien prénatal précoce (on vous en parlera en détail très bientôt)
• Elle donne des cours de préparation à la naissance et à la parentalité. Chaque sage-femme a ses méthodes de prédilection. À vous de trouver une sage-femme qui propose une préparation en adéquation avec votre projet de naissance (lui aussi, on en parlera !)
• Elle est une personne à l’écoute de vos interrogations et de l’ensemble du déroulé de votre grossesse, elle pourra vous orienter auprès d’autres professionnels. C’est une actrice à part entière de la coordination de santé !
• Certaines sages-femmes, titulaires d’un diplôme universitaire, pratiquent également l’échographie (c’est ainsi que je n’ai vraiment vu aucun gynécologue pendant ma grossesse, j’avais une super sage-femme échographiste !)
• Enfin, elle suit également les grossesses pathologiques à domicile (ou à l’hôpital si elle travaille en service hospitalier), en étroite collaboration avec les gynécologues et autres professionnels de santé dont les compétences sont nécessaires au suivi de cette grossesse particulière. 

Eh ! C’est déjà pas mal, non ? On continue !

La sage-femme réalise les accouchements

Sans blague ! Celle-ci, on sait que vous l’aviez… Mais quand même ! On vous propose de découvrir quelles sont ses missions au cours des ces (longues) heures : 

• Elle accompagne et surveille le travail
• Elle assure la naissance physiologique en toute autonomie (comprenez qu’elle prend des décisions, soutient, accompagne selon les différentes méthodes)
• Elle dispense les soins nécessaires à la mère et à l’enfant (elle est formée à la réanimation néonatale… euh ! Ça non plus, ce n’est pas rien quand même !)
• Elle accompagne la femme lors d’actes chirurgicaux ou médicaux comme la naissance instrumentale ou la césarienne, en binôme avec le médecin bien sûr, et si besoin, avec le pédiatre et l’anesthésiste. (Elle travaille la plupart du temps en autonomie mais est également un sacré membre d’équipe quand c’est nécessaire !)

Et après, une fois que le bébé est né, plus besoin de voir la sage-femme, non ? Eh bien si !

La sage-femme vous accompagne en post-partum

Après sa surveillance des suites de couches au sein de la maternité, c’est aussi une sage-femme qui prend en charge le retour à domicile de la famille. Elle effectue une mission de surveillance de la mère, mais également de l’enfant et de la relation de la triade (mère, enfant et co-parent). Elle assure un suivi et un soutien à l’allaitement si besoin. Elle est également là pour réaliser l’entretien postnatal dans le but de surveiller l’éventuelle apparition de signes de dépression du post-partum. Elle assure également la consultation postnatale puis la rééducation périnéale. Bref, vous allez pouvoir la voir encore un moment, si vous le souhaitez bien sûr !

Vous avez le droit à des visites de votre sage-femme à domicile après votre accouchement. Elles sont prises en charge par l’assurance maladie, profitez-en ! N’hésitez surtout pas à les solliciter si vous avez besoin de soutien ou d’être rassurée ! 

La sage-femme assure un suivi gynécologique de prévention

En général, les gens ne le savent pas, mais une sage-femme peut tout à fait assurer un suivi gynécologique s’il n’y a pas de pathologie particulière. Ainsi, grâce à cette (énième) compétence, elle : 

• Peut assurer la première consultation de contraception et de prévention prise en charge par la sécurité sociale avant 26 ans. C’est une consultation de santé sexuelle qui aborde : la prévention, la contraception, la vaccination, le dépistage d’infections sexuellement transmissibles, le repérage de situations de violences et/ou de discriminations par rapport à la vie sexuelle.
• Peut assurer le suivi gynécologique traditionnel en réalisant les actes nécessaires à ce suivi dans le cadre d’une surveillance non pathologique
• Peut assurer le dépistage des situations pathologiques et coordonner leurs prises en charge avec le médecin
• Peut assurer la prescription de méthodes contraceptives (locales, hormonales, intra-utérines, implants, préservatifs…) ainsi que la contraception d’urgence
• Peut assurer la pose de stérilet
• Peut réaliser les prescriptions nécessaires au traitement des IST des femmes et de leur(s) partenaire(s)
• Peut effectuer la réalisation de frottis et la recherche d’HPV

La sage-femme joue un rôle prépondérant dans l’orthogénie

L’orthogénie rassemble toutes les méthodes de planification et de régulation des grossesses. La sage-femme a les compétences pour accompagner une interruption volontaire de grossesse médicamenteuse (avant la fin de la septième semaine de grossesse), si elle exerce dans un établissement de santé. Si elle exerce hors établissement, elle doit avoir signé une convention. 

La sage-femme joue un rôle important dans la procréation médicalement assistée

La sage-femme peut également  exercer des activités liées à l’assistance médicale à la procréation (PMA), selon une réglementation bien établie. 

La sage-femme peut vacciner

Imaginez un peu la tête de ma mère quand, en pleine crise COVID, on appelait les pompiers et les vétérinaires à venir vacciner sans avoir sollicité une seule fois les sages-femmes ! Je ne vous raconte même pas comme elle était en colère… 

Dans les faits, la sage-femme peut, selon une liste bien réglementée, vacciner les femmes mineures et les personnes qui vivent régulièrement dans l’entourage d’une femme enceinte ou de l’enfant. 

C’est pour cette raison que, depuis que je suis née, 90 % de mes vaccins ont été réalisés sur le canapé du salon, en mangeant mon goûter devant les Zinzins de l’Espace. Encore un des nombreux avantages à avoir une mère sage-femme !

La sage-femme participe à la lutte contre les violences

Elle joue un véritable rôle dans la prévention, l’information, le repérage des situations de violences faites aux femmes et dans l’orientation pour une prise en charge adaptée.

La sage-femme exerce dans de nombreuses structures

Toutes ces missions, la sage-femme peut les pratiquer dans différentes structures en fonction des différents types d’exercice : 

• En hôpital
• En clinique 
• En cabinet libéral
• En HAD (Hospitalisation À Domicile)
• En PMI (Protection Maternelle et Infantile)
• Et dans tout un tas d’endroits en fait : centre d’échographies, centre de PMA, planning familial, école de sages-femmes… la liste est longue !

On a probablement oublié deux ou trois choses mais avec cet article, on espère vous avoir fait prendre conscience qu’une sage-femme, ce n’est pas seulement là pour faire naître les bébés. Ses missions sont variées, ses compétences solides et ses responsabilités… grandes, très grandes ! C’est pour toutes ces raisons que les sages-femmes bénéficient du statut de profession médicale. Alors ça, c’est en théorie, car dans les faits, elles sont encore obligées (aujourd’hui, en 2023) de se battre pour faire reconnaître leur légitimité et leurs conditions de travail (notamment salariales) bien souvent déplorables. Prenons soin des sages-femmes comme elles prennent soin de nous et de nos familles ! 

Si cet article vous a plu, s’il vous a permi d’apprendre deux ou trois choses sur ce magnifique métier, n’hésitez pas à le partager autour de vous !

À votre bon sens, 

Babeth (Consultante sage-femme) & Étiennette (Rédactrice)